« You can become my partner ? » (Extrait de La Valse des truands sortie en 1969 et intitulé Marlowe dans sa version originale.)
Cette phrase introduit l’album comme une invitation du producteur l’Orange, connu pour ses nombreuses productions touchants à de nombreux genres musicaux, pour le rappeur Solemn Brigham, nouvel arrivant sur la scène rap. Un duo qui se forme sur une premiere piste avant que cet album débarque. Avec Marlowe, ils signent une des plus belles découvertes rap de la décennie, rien que ça.
Après une ouverture étrange, à base d’extrait de films, l’album se lance avec Lost Arts, tout un programme. Un signe de la volonté old-school de l’album qui avec sa création veut faire renaitre un genre un peu oublié.
« We interrupt this program to bring you a live. Broadcast from the Western Funk but now resurrecting lost arts. Don’t you feel it? Brigham»
Le beat appuie cela avec ce petit son de guitare qui sonne comme une cloche de réveil.
Jamais avare dans son utilisation de films, l’album dévoile les talents de Brigham à un rythme fulgurant comme le montre Tales from East qui tout en rimes est porté par un beat chorale piochant dans diverses branches musicales. Les diverses
« Still with the peeps that I struggled with. Every new gig, just another whip. And I almost slipped, wheres the fundament »
Affichant une durée relativement courte quand on voit le nombre de pistes disponibles, l’une des forces de l’album est sa constante variation d’ambiance. Souvent très noire comme le remarquable Palm Readers qui pioche dans le blues avec une guitare fatiguée et un Brigham probablement à son sommet :
« Got no problem staying wake, I got so much left at stake. I just got up from the rubble, never crumble under weight. I just beat another struggle, put the supper on a plate »
Medicated lui nous invite à un mélange de funk ou le beat demande à Brigham de changer son flow, chose qu’il fait avec acuité et accompagné de voix supplémentaires.
Sans jamais se perdre, L’Orange offre une variété rythmique de grande qualité qui ne saurait rougir devant les majeurs du genre Endtoducing… (DJ Shadow), Donuts (J. Dilla) ou encore Deadringer (RJD2) tant il parvient à aller jusqu’au bout de son concept narratif et musical. Venu de nulle part, Marlowe nait de sa succession de track et des divers extrait de films pour se créer une identité en moins de 40 minutes.
Duo qui fait du bien à l’amateur de rap que je suis, Marlowe confirme le talent de l’Orange et révèle Solemn Brigham comme un rappeur à suivre. A travers son ambiance noir et prenante, Marlowe est une album de rap à écouter et réécouter car il rappelle certaines des grandes heures d’un genre en constante mutation.